Le lundi 5 décembre, le Ministre d’Etat Pierre Dartout a lancé officiellement l’application mo...
Découvrir le projetLes chiffres sont évocateurs. Aujourd’hui, plus de 100.000 véhicules entrent et sortent de la Principauté quotidiennement. Environ 70% des 50.000 pendulaires empruntent la route pour se rendre à leur travail. Avec un taux d’occupation des voitures de 1,1… Autant d’allers et venues synonymes d’embouteillages, de pollution et de stress pour ces salariés. C’est pourquoi le gouvernement monégasque a décidé de passer la vitesse supérieure et de favoriser clairement le covoiturage, afin de retrouver l’équivalent de la densité de circulation de 1990.
Le covoiturage est l’une des solutions qui sont mises en place ou étudiées actuellement (télétravail, ouverture de la bretelle d’autoroute de Beausoleil, desserte des trains, navettes maritimes…), dans le même objectif environnemental : «Dans le cadre de son engagement fort d’atteindre la neutralité carbone en 2050, Monaco souhaite réduire, à cette échéance, le trafic automobile de 20% tout en absorbant le trafic supplémentaire induit par le développement économique de la Principauté », indique Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme.
Si le covoiturage n’a pas décollé jusqu’à présent en principauté – le site monacovoiturage a d’ailleurs fermé en 2019 -, le gouvernement mise aujourd’hui sur l’opération Klaxit pour lui donner une nouvelle impulsion. La stratégie ? S’appuyer sur les acteurs privés et publics monégasques, et sur le succès du leader français du covoiturage domicile-travail, Klaxit. « Le Gouvernement et Klaxit souhaitent développer en Principauté une nouvelle offre covoiturage nettement plus efficace car reposant sur les entreprises, établissements et administrations », explique Georges Gambarini. Des salariés arrivant au même endroit dans la même tranche horaire auront plus de facilités à covoiturer. Surtout avec une relation de confiance déjà développée, et un sentiment de sécurité légitime entre collègues vivant dans le même quartier…
Depuis septembre, 25 établissements monégasques, qui ont signé le Pacte National pour la Transition Energétique et qui représentent plus de 9300 salariés, participent à cette expérimentation d’un an. « L’objectif est d’obtenir rapidement une “masse critique” d’utilisateurs et d’enclencher un cercle vertueux. Plus il y a d’inscrits, plus il est facile de trouver un co-voitureur », souligne Georges Gambarini. « L’engagement et la démarche des entreprises sont essentiels dans la constitution de la masse critique initiale. À partir de 1.000 personnes inscrites, on va commencer à avoir un taux d’appariement qui avoisine les 80% », ajoute Julien Honnart, président et fondateur de l’application Klaxit.
Trois leviers sont mis en action dans cette opération Klaxit:
« En cas de réussite, cette nouvelle offre Covoiturage pourrait être étendue à tous les établissements de la Principauté. Ce projet a pour vocation de s’inscrire dans la durée, au-delà de la durée du projet-pilote », indique Marie-Pierre Gramaglia. Le but de cette expérimentation d’un an, portée par la Mission pour la transition énergétique et la Délégation interministérielle en charge de la transition numérique, est d’évaluer l’efficacité et le succès de l’outil Klaxit auprès des pendulaires monégasques, et d’identifier la structure idéale de cofinancement des trajets en covoiturage. « A terme, nous nous fixons comme objectif d’avoir 2000 covoitureurs réguliers supplémentaires et ainsi chaque jour 980 véhicules en moins sur l’ensemble de la Principauté », annonce Georges Gambarini. Un comité de pilotage sera mis en place afin de suivre les résultats et décider des évolutions à mettre en œuvre pour optimiser l’efficacité de cette offre covoiturage.
Une des stratégies phares du projet-pilote est de cofinancer les trajets des passagers pour obtenir un maximum d’inscriptions et de trajets sur l’application. « Le cofinancement est aussi une manière de garantir que les conducteurs et passagers, même réguliers, continuent de passer par la plateforme pour covoiturer, ce qui permet à l’Etat et aux employeurs d’avoir des données chiffrées de covoiturage », décrypte Georges Gambarini. Dans le cadre de ce projet-pilote, l’Etat financera 100% du coût de chaque trajet inférieur à 30 km, du lancement en septembre jusqu’à la fin de l’année 2020. Ce qui implique donc que les 30 premiers kilomètres gratuits pour le passager. Cela concerne 80% des salariés résidant en France ou en Italie et travaillant à Monaco. L’Etat financera à nouveau 100% des trajets pendant 2 mois à l’occasion d’une nouvelle opération de mobilisation d’ici l’été 2021.
« Le conducteur touche 10 centimes d’euros par kilomètre et par passager. Concernant le paiement, Klaxit garantit, au minimum, au conducteur 1,50 euro par course, explique Julien Honnart. La génération du paiement se fait avec la géolocalisation. L’application sait que conducteur et passagers sont partis et arrivés au même endroit en même temps. »
Ainsi pour un trajet de 20 km, ; le conducteur est rémunéré 2 €, financé à 100 % par l’Etat. Pour un trajet de 50 km, le conducteur est rémunéré 5 € : financés par le passager (2 €) et par l’Etat (3 €).
Pour les 6 autres mois de cette année pilote, l’Etat contribuera à hauteur de 1 € pour chaque trajet passager, le restant étant payé par le passager ou par les établissements employeurs s’ils le souhaitent. Au-delà de cette année de projet-pilote et en fonction des résultats obtenus, les employeurs de Monaco pourront être incités à prendre le relais de l’Etat sur ce cofinancement pour leurs salariés.
Un autre atout majeur de l’application Klaxit devrait séduire ses usagers: la garantie retour maison. « C’est un partenariat avec notre actionnaire, la MAIF. Si un conducteur annule un voyage prévu dans la journée, cette garantie permet au passager de rentrer gratuitement chez lui, dans une limite de 50 euros, avec un taxi ou un Uber », souligne Julien Honnart.
« Monaco souhaite réduire, à cette échéance, le trafic automobile de 20% tout en absorbant le trafic supplémentaire induit par le développement économique de la Principauté. »Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme.
de trajets sont effectués via l’application Klaxit chaque jour en Île de France, à Nantes et Toulouse.
du coût de chaque trajet inférieur à 30 km, du lancement en septembre jusqu’à la fin de l’année 2020, est financé par l’Etat.
est garanti au conducteur par course par Klaxit.