Performant avec ses 100% de réussite au baccalauréat, le système éducatif est depuis longtemps u...
Découvrir le projet« Notre ambition est de faire de Monaco le premier pays au monde à proposer un tel niveau de numérisation de son éducation. »Isabelle Bonnal, directrice de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports.
« Le digital a sa place dans l’éducation. » Pour Isabelle Bonnal, directrice de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports monégasques, il n’y a aucun doute : l’école ne doit pas rester un sanctuaire, et la transition numérique doit poursuivre son développement au sein du système éducatif monégasque. « Le numérique représente une évolution fondamentale avec laquelle il faut compter, digne de l’évolution de l’imprimerie. Le numérique, c’est le Gutenberg du XXIe siècle », insiste la directrice de l’Education nationale monégasque.
Au cœur de cette analogie : l’envie de valoriser le rôle de l’enseignant ainsi que la relation professeur/élève. « Avant Gutenberg, on apprenait par cœur des livres qui étaient une denrée rare. Une période révolue avec l’imprimerie. Aujourd’hui, de la même manière, on va se concentrer sur la compréhension et l’analyse des élèves. Mettre en pratique l’adage de Montaigne, “mieux vaut une tête bien faite qu’une tête bien pleine”. Le numérique permet de se recentrer sur la valeur ajoutée du professeur, le conseil aux élèves. L’enseignant peut apporter une réponse personnalisée ; faire du cousu main », renchérit son conseiller technique Nicolas Rodier. Exemple : aujourd’hui, avec des outils numériques, le professeur peut réduire le temps consacré à la correction des exercices et se concentrer sur les tâches plus utiles ; il peut lancer un chat d’une heure le week-end avec ses élèves avant un contrôle le lundi…
C’est pourquoi avec le lancement d’Extended Monaco, la Direction de l’Education nationale et la Délégation interministérielle en charge de la transition numérique ont naturellement travaillé ensemble sur une approche ambitieuse d’évolution numérique du système éducatif monégasque. « Notre vision, notre conviction, c’est que le numérique ne va pas se substituer au système physique actuel, il va l’augmenter », rappelle Isabelle Bonnal. Une optimisation qui se traduit par des interactions améliorées entre enseignants et élèves avant, pendant et après la classe (animation de la classe, devoirs, contrôles …), une personnalisation de l’enseignement (pédagogie adaptative), un enrichissement des ressources pédagogiques (cartes interactives, logiciels d’apprentissage des langues, des mathématiques …), ou encore un meilleur travail collaboratif entre enseignants (mutualisation des contenus par exemple d’exercices/contrôles …). En 2019 a notamment été lancé l’enseignement de la programmation dès les classes de maternelle. « La programmation est aussi importante que lire, écrire ou compter », estime Isabelle Bonnal.
Pour Isabelle Bonnal, « la crise de la Covid 19 a validé la pertinence de l’usage du numérique. Il a été une sinon la réponse essentielle pour permettre la distanciation sociale tout en maintenant une très haute qualité d’enseignement. » Mis en place très rapidement, il a permis de conserver le lien professeur/élève.
Dans cette numérisation de l’école, le projet baptisé « collège numérique » représente alors le deuxième étage de la fusée. « Il s’agit d’apporter une réponse globale. Un projet d’ensemble qui permet de traiter la numérisation au Collège sous tous ses angles pour qu’elle soit efficace », souligne Nicolas Rodier.
Concrètement, le collège numérique implique un plan d’équipement ambitieux de 100% des 500 enseignants et de 100% des 1200 collégiens. Tous se sont vus ou se voient actuellement offrir des ordinateurs ou des tablettes, dotés de l’environnement logiciels complet, sécurisé et adapté à l’enseignement. Un matériel qui facilitera l’enseignement à distance en cas de nouveau confinement. « Les enseignants ont été placés au cœur de la démarche : ils ont identifié matière par matière les logiciels de référence et ils créent aujourd’hui régulièrement des contenus numériques », explique Nicolas Rodier.
Depuis son inauguration par le Prince Albert II en 2019, le centre dédié à l’enseignement numérique, Edulab, permet aux enseignants d’élaborer ensemble des contenus numériques et de pouvoir accéder à des outils digitaux innovants (casques de réalité virtuelle, ordinateurs portables dernière génération, robots pédagogiques, etc) et aux meilleures expertises mondiales… « Ils peuvent s’appuyer sur des ressources pédagogiques renouvelées, une Tour Eiffel ou un Palais princier modélisé en 3D ; un professeur de langue monégasque peut utiliser Minecraft pour créer des mondes sur Monaco, cela développe la créativité des enseignants », précise Nicolas Rodier.
La formation et l’accompagnement ont été mis au cœur du dispositif du collège numérique : « Le numérique c’est une itération permanente. Afin d’assurer une formation continue, il y aura des kiosques, des mini Edulabs au sein du collège où les enseignants viendront se former quand ils le voudront. Un référent numérique a été recruté pour chaque discipline », ajoute le conseiller technique.
Le projet global « Collège numérique », qui démarre à la Toussaint 2020, présente d’autres avantages :
Prochaine étape : après le collège en 2020, c’est le lycée puis l’école primaire et maternelle qui deviendront numériques respectivement en 2021 et 2022. Les transformations dans le monde scolaire sont en effet souvent rythmées par les rentrées. Elles s’opèreront avec la même volonté de renforcer le rôle du professeur et d’accompagner la transformation numérique de la Principauté. « L’avenir est dans la digitalisation qui s’impose pour devenir une alternative irremplaçable. Autrement dit, ne pas utiliser les privilèges qu’offre le numérique, c’est continuer à travailler avec une bougie après l’invention de l’électricité », lance en souriant Isabelle Bonnal.
des emplois de 2030 n’ont pas encore été inventés selon une étude réalisée en 2017 par Dell et le think tank californien Institute for the Future.
des 500 enseignants et des 1200 collégiens ont été équipés d’ordinateurs ou de tablettes, dotés de l’environnement logiciels complet, sécurisé et adapté à l’enseignement.
écrans numériques interactifs ont été installés dans les écoles primaires publiques à la rentrée scolaire 2020/2021.